Résumé: Les cinq évolutions les plus importantes de la LRA en 2013

Les attaques et les enlèvements de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA) ont continué à baisser en 2013, atteignant leur plus bas niveau depuis 2008, et les opérations militaires et les défections ont considérablement affaibli la capacité de combat du groupe. Les exceptions notables à ces tendances sont une résurgence à grande échelle des pillages et raids de la LRA dans les zones de la République centrafricaine (RCA) sous l'autorité des combattants Séléka, ainsi que les premières attaques de la LRA au Sud-Soudan depuis 2011.
1. La LRA a perdu autant qu’un cinquième de sa capacité de combat

La plus grande faiblesse de la LRA est son incapacité à remplacer les combattants hommes Ougandais qui composent le noyau de sa structure de commandement et de sa capacité de combat. En 2013, 16 combattants Ougandais ont fait défection de la LRA et 16 autres, dont quatre officiers supérieurs, ont été confirmés tués ou capturés. Les troupes Ougandaises opérant sous la force d’intervention régionale de l'Union africaine (UA RTF) peuvent également avoir capturé ou tué jusqu'à huit combattants supplémentaires.

Au total, la LRA a perdu 32-40 (16% -20%) des 200 officiers et combattants Ougandais qui étaient estimés dans ses rangs au début de 2013.

2. Les commandants de la LRA sont également en train de perdre les captifs dont ils dépendent le plus

Soixante-deux femmes et enfants qui avaient passé au moins six mois en captivité de la LRA sont rentrés chez eux en 2013, une partie importante de la main-d'œuvre expérimentée en laquelle les commandants supérieurs de la LRA font confiance pour soutenir la vie au jour le jour dans la brousse. Une grande majorité (73%) se sont soit échappés avec des combattants de la LRA faisant défection ou ont été libérés par les combattants de la LRA, dont 28 femmes et enfants ont été libérés dans un seul incident en mars 2013.

3. L'UA RTF perturbe significativement les réseaux de distribution de la LRA et ses lieux de refuges

Au cours des dernières années, les commandants de la LRA ont créé un réseau de refuges dans toute la région, y compris des camps semi-permanents en République démocratique du Congo (Congo) à partir desquels ils braconnaient illégalement des éléphants. Les commandants de la LRA passaient en contrebande de l'ivoire et d'autres fournitures dans les camps de la LRA dans l'enclave sous contrôle Soudanais du Kafia Kingi. C’est là que le groupe troquait de l’ivoire

pour des fournitures limitées reçu des troupes Soudanaises. à la fin de 2013, les forces de la LRA qui prétendaient négocier la reddition de Kony ont même convaincu des autorités de transition en RCA de leur fournir de la corde, de la nourriture et des fournitures médicales.

Chargées de mener les opérations contre la LRA, les troupes RTF Ougandaises ont secrètement détruit les camps de la LRA au Kafia Kingi au début de 2013.

Ils ont aussi réussi à récupérer les approvisionnements fournis par les fonctionnaires de la RCA dans un raid sur un groupe de la LRA qui avait abandonné les «négociations» en novembre 2013. En septembre 2013, les troupes Sud-Soudanaises et Congolaises de la RTF ont détruit deux camps de la LRA au Congo dans les premières opérations offensives contre le groupe en plus de deux ans.

4. Les attaques et enlèvements de la LRA au Congo ont considérablement diminué

Les violences de la LRA au Congo ont diminué pour la quatrième année consécutive, avec une chute des attaques de 44% et une chute des enlèvements de 35% par rapport à 2012–2013. Le nombre de civils Congolais déplacés par la violence de la LRA a baissé de façon moins marquée au cours des dernières années, indiquant que les violences de la LRA restent suffisamment graves pour empêcher de nombreux civils de rentrer chez eux.

5. Les attaques à grande échelle de la LRA dans le contexte d'instabilité en RCA pourraient être une une ligne de survie pour Kony

Contrairement aux tendances au Congo, les violences de la LRA en RCA ont augmenté à leurs plus haut niveau depuis 2010. Cette tendance s'explique par l'enlèvement de plus de 200 personnes dans une série d'attaques particulièrement violentes dans les zones sous l'autorité des combattants Séléka où les forces de l'UA RTF ont un accès limité.

Les biens pillés dans ces attaques peuvent avoir été utilisés pour réapprovisionner Kony et d'autres hauts commandants de la LRA, qui seraient actuellement dans des zones voisines de la RCA et du Kafia Kingi.

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